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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 12:00

Des prunes imaginaires


Lorsque les Chinois disent de quelqu’un qu’il essaie de satisfire ses désirs en se nourrissant d’illusions,
 ils utilisent souvent l’expression Wang mei zhi ke.
 Mot à mot,
cette locution signifie :
 étancher sa soif en regardant des prunes imaginaires.



 Voici l’histoire qui l’a inspirée.

Cao Cao était un célèbre stratège militaire et politicien de la fin de la dynastie des Han de l’Est (25-220). Par une chaude journée d’été, il dirigeait une grande armée en vue de lancer rapidement une attaque-surprise sur l’arrière-garde de l’ennemi. Cependant, la chaleur suffocante et les lourdes armures épuisaient l’énergie de ses soldats. À midi, assoiffés et en sueur, les soldats marchaient à la vitesse de l’escargot. Il semblait donc impossible que l’armée puisse atteindre sa destination à temps.
Au même moment, pour comble de malheur, les éclaireurs revinrent et dirent à Cao Cao qu’ils n’avaient pas pu trouver d’eau potable dans les environs! Heureusement, ce fin stratège eut alors une idée. Il courut vers le sommet d’une colline située tout près et fit semblant de regarder attentivement en direction de la route qu’ils devaient suivre. Puis, il cria à ses soldats : « Il y a beaucoup de pruniers dans la vallée et tous leurs fruits sont mûrs. Ce sont des prunes aigres-douces fraîches; nous pourrons en manger pour étancher notre soif. Venez, soldats. »
En entendant les remarques de Cao Cao, les soldats se mirent à saliver et accélérèrent
le pas en direction de la colline. En arrivant au sommet, ils furent cependant désappointés de constater qu’il n’y avait aucun prunier. Heureusement, les éclaireurs venaient de découvrir un petit cours d’eau dans la vallée et d’en rapporter des seaux d’eau fraîche.
L’armée arriva donc à temps à destination et lança son offensive avec succès contre l’ennemi.



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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 10:38

Quel khon ce chat ,il a avalé la souris ????


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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 07:18
Salut

la voiture blanche étoilée bleue filait vers la maison, moi  allongé comme un roi fainéant à l 'arrière  ,le paysage , bof ,là je m'en  foutais il pleuvait ,alors ???
à la maison ,rien n avait bougé, les deux chats ,mon fidèle Bill en attente d'une caresse et le Chloé item.
Dans le bureau, l'ordi qui me manquait, le calendrier 2009, un feutre rouge ,une grande croix sur novembre , une grande croix sur décembre,

1 janvier 2010 ,jour de l an
2 janvier 2010  nouvelle année, nouvel Haier

un de mes maîtres disait
"" il faut laisser le temps au temps ""

Bonne journée les amis
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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 06:37

Les enfants et leur père ne l'avaient pas oublié. Il ne pouvait tarir de reconnaissance, dans ses chants, pour le repas quotidien qui ne lui avait jamais manqué.

Et que n'avait-il pas à dire aussi d'un joli petit nid tapissé de foin et de coton qu'on avait placé pour lui à l'extrémité du bord de la croisée, et qu'il avait trouvé presque trop chaud pour son corps déjà accoutumé au froid?

Mais il ne put jamais faire comprendre à personne le lien d'amitié mystérieuse qui s'était formé entre ses protecteurs et lui. Il ne put jamais dépeindre, comme il l'aurait voulu, les physionomies amies qui entouraient la table à manger et sur laquelle on lui avait enfin permis de se promener tout à son aise.

Seulement, il raconta comment, tous les matins,  il prenait plaisir à chanter sur le rosier pour saluer le réveil de ses amis,  et comment, vers la fin de l'hiver et pendant l'après-midi, le père ouvrait quelquefois la croisée et s'asseyait, seul et silencieux, pour l'écouter.

 -Voyons, voyons, mon petit ami, dit la tortue quand, sortie de son lit souterrain, elle eut entendu les récits du rouge-gorge. J'ai dormi un bon bout de temps, et je suppose que j'ai fait aussi toutes sortes de magnifiques rêves. Je vous soupçonne de vous être enfin endormi et d'avoir fait de même. Quoi qu'il en soit, je suis bien heureuse de vous trouver encore en vie et moins maigre que je ne m'y serais attendue. Mais ne cherchez pas à me persuader que vous avez chanté tout l'hiver et que chaque jour vous avez eu de quoi manger; vous y perdriez votre peine. Suivez mon conseil n'entreprenez pas de faire croire de pareilles choses à des cervelles plus vieilles que la vôtre et qui n'ajoutent pas foi volontiers à des contes de rêveurs.

Flogo  copyright

 

 

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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 09:54

La vie de chaque individu est un poème dans lequel un certain nombre de personnages ont leur place marquée dès l'origine.
Leur sort à tous ne peut être connu que lorsqu'on suit l'histoire de celui qui joue le principal rôle : Haier…mon frère...on dit presque mais ...qui sera de retour ce jour ou demain !

 

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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 06:26

 

Pendant que le doux chant du petit oiseau, peu rassasié, s'élevait dans l'air, pas le plus petit souffle de vent ne vint à passer, pas une feuille ne trembla, aucun bruit n'interrompit le silence de ce sombre et calme après-midi d'hiver, si ce n'est lorsque, de temps à autre, la neige tombait de quelque branche trop chargée.

 Que disait donc ce chant? Oh! bien certainement, cette pure et claire mélodie, ces notes solitaires, au sein d'une nature désolée, avaient un sens : elles s'élevaient comme une douce protestation contre les tentations du désespoir et comme un pressentiment de jours plus heureux.

La propriétaire de la petite maison rentrait en cet instant chez lui.

Ce jour était particulièrement triste pour le pauvre homme. C'était l'anniversaire de jour où sa femme avait été couchée dans sa tombe, et depuis cet événement deux de ses fils s'étaient embarqués pour une terre lointaine.

La pensée de la fête de Noël, sa tendresse pour les enfants qui entouraient encore son foyer, ne suffisaient pas pour dissiper son chagrin.

Tout à coup, cependant, son regard vague et distrait se ranime. Qu'a-t-il entendu? II passe le long de la pépinière, sur la limite du parc; il est près de la petite grille, dans le voisinage du houx. Il s'arrête, il lève ses yeux troublés, et une larme bienfaisante s'en échappe et descend lentement sur sa joue. Belle, tendre et émouvante, la voix du rouge-gorge a charmé son oreille et pénétré jusqu'au cœur. Chante, chante encore du haut de ton arbre dépouillé, ô petit oiseau qui nous conseille la joie et l'espérance! Fais-nous entendre cette musique céleste qui exprime la douce résignation aux épreuves du moment.

Lorsqu’il te voit si confiant en celui qui certainement nous protège, si exempt de tout souci, si calme et si heureux au milieu des souffrances de l'hiver, l'homme peut-il perdre tout courage, et ne doit-il pas porter ses regards au delà des nuages, vers un ciel plus serein?

Pauvre innocent petit oiseau! il chanta sa jolie chanson jusqu'à la fin, puis s'envola. Mais le souvenir des baies suspendues aux branches de houx qu'il avait vu emporter dans la maison l'amena de nouveau prés des portes et des croisées. Il regardait çà et là avec une curiosité inquiète. Peut-être apercevait-il, à travers les vitres, quelques uns de ces jolis fruits? C'est ce que personne ne saurait dire. Mais il est certain que s'il fut soumis à cette épreuve.

Elle ne fut pas de longue durée, car bientôt la croisée s'ouvrit, et une main compatissante laissa tomber quelque chose sur le bord extérieur. La croisée se referma, et la personne qui était à l' intérieur se retira au fond de la pièce.

Notre petit ami, qui s'était envolé sur brin de  rosier lorsqu'on avait ouvert la croisée, observa avec attention ce qui se passait. Un parfum délicieux arrivant jusqu'à lui sembla lui annoncer quelque mets exquis. Avait-il quelque danger à redouter? Tout paraissait parfaitement tranquille. Fallait-il se hasarder? Ah! encore ce parfum! C'était irrésistible.

Une seconde après, le rouge-gorge était sur le bord de la croisée, dévorant, avec autant d'assurance que s'il y eût été autorisé par une douzaine d'invitations, le pain tendre et chaud qu'on y avait jeté.

De bruyants éclats de rire venant de la maison interrompirent un instant le festin et renvoyèrent le rouge-gorge sur le rosier. Mais la fenêtre ne s'ouvrant point, il se laissa tenter encore, et encore, et continua sou repas.

Les enfants pouvaient bien, vraiment, s'amuser à regarder l'oiseau que leur père avait attiré en lui jetant un peu de pain.

Ils riaient de le voir sautiller avec tant d'assurance, ils riaient de sa vivacité à ramasser les miettes,  ils montraient avec curiosité son œil brillant et sa gorge rouge,  mais leur joie n'avait rien d'hostile ni d'effrayant.

- Oui, quelques petites choses se rencontrent bien, en  effet, de temps à autre,  se répétait à lui-même le rouge-gorge, en se rappelant les paroles du merle, et au moment où il entrait, derrière le lierre, dans le trou de la muraille pour y passer la nuit. Et pendant son sommeil il ne cessa de voir en rêve la demeure magnifique où  il avait fait un festin de prince.

Le lendemain matin, longtemps avant qu'il n'y eût personne de levé, il retourna vers la croisée magique,  mais il n'y trouva ni enfants, ni miettes de pain. Que pouvait-il savoir des usages de la vie sociale, et par conséquent des heures de repas! Celui de la veille lui paraissait d'ailleurs  comme un rêve, et une chose trop excellente pour pouvoir se renouveler, en supposant qu'elle est réellement existée.

Jamais plus doux chant que celui du rouge-gorge pendant cette matinée de Noël ne se fit entendre par une belle soirée d'été. Perché sur le laurier, prés de la demeure de la tortue, il raconta à.la vieille dame, toujours plongée dans le sommeil, toutes ses merveilleuses aventures. Il promettait de lui apporter d'autres bonnes nouvelles quand il viendrait I’éveiller au printemps. Il ne promettait pas en vain; il eut beaucoup à raconter.

 

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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 07:08

          

Elle ne s'était pas trompée dans ses pronostics. La soirée fut sombre, brumeuse, suivie d'une nuit très-froide, et vers le matin les nuages surchargés de neige commencèrent à laisser tomber une partie de leur fardeau. A mesure que le jour avançait, les flocons devenaient plus épais, et comme il ne paraissait pas un seul rayon de soleil pour les faire fondre, la campagne fut bientôt couverte comme d'une immense nappe blanche qui éblouissait les yeux.

Le moment de l'épreuve était donc arrivé pour le pauvre petit rouge-gorge, car il est aisé de faire le fanfaron aussi longtemps que le soleil brille un peu,  mais quand la tempête gronde, c'est alors qu'on reconnaît de quelle trempe sont les principes.

- Il y a encore des baies sur les arbres, remarqua-t-il d'un ton enjoué, en apercevant prés de la petite-grille du jardin un houx chargé de son magnifique fruit rouge.

Et lorsqu'il en eut suffisamment becqueté, il fit monter vers le ciel froid et nébuleux un chant plein de gratitude.

 Ensuite il se retira, aussi satisfait et aussi heureux que jamais, pour passer la nuit dans le gîte qu'il s'était choisi au milieu des branches de lierre.

Ce temps rigoureux dura plusieurs semaines sans interruption.

Un grand nombre d'oiseaux venaient aussi manger les fruits du houx, qui disparaissaient avec une étonnante rapidité, d'abord d'une branche, et puis d'une autre. Cependant le rouge-gorge chantait toujours et faisait entendre un cantique d'actions de grâces après chaque repas. C'était son habitude. Les aigres oiseaux se moquaient bien quelquefois de lui, mais les railleries ne le touchaient point. Il avait conservé tout son courage et se sentait armé d'une invincible espérance contre les coups de l'adversité. Quelques sottes plaisanteries ne pouvaient.pas ébranler un cœur ainsi préparé â tout supporter avec joie.

 - Eh bien, mes chants sauront encore éveiller la vieille tortue, se répétait-il parfois en regardant la demeure souterraine où son amie dormait, et en pensant au printemps qui devait venir faire pousser les plantes pleines de suc et amener des jours plus doux avec toutes sortes d'autres jouissances.

Nous ne prétendrions pas cependant que notre ami ne parût jamais triste quand, après avoir rêvé a toutes ces belles choses pendant le jour, il éprouvait tout à coup le soir une sensation de froid qui roidissait tous ses membres et le forçait de se retirer dans sa demeure de lierre pour s'y réchauffer un peu.

Enfin, le temps neigeux, qui avait duré plusieurs semaines, fut remplacé par une quinzaine de jours plus clairs, bien que froids et humides, pendant lesquels les oiseaux jouirent d'une grande liberté et trouvèrent plus de choses pour se nourrir. Le rouge-gorge se promena de nouveau, en sautillant, sur le gazon autour de la fontaine et ramassa des vers et des graines.

Ce changement dans la température lui causait tant de joie qu'il se persuadait presque que l'hiver touchait à sa fin, et, perché sur le laurier qui était près du trou de la tortue, il faisait entendre les chants d'une  joie anticipée.

Mais le plus terrible de tous les tourments, celui de l'espérance trompée était encore là menaçant.

 - O vous, visages sombres, pourquoi, au temps des joyeuses fêtes de Noël,  demeurez-vous suspendus au-dessus de la terre comme un voile lugubre?  Pourquoi les champs se sont-ils revêtus de leur-blanc linceul et les arbres de leurs haillons de neige? Pourquoi les eaux ne coulent-elles plus, et s'arrêtent-elles  immobiles au moment où toute  créature eut à se réjouir et goûter le bonheur?

 Pourquoi, si ce n'est pour éveiller la compassion et la miséricorde dans tous les cœurs, pour avertir chacun de nous que l'heure est venue de vêtir ceux qui sont nus, de donner à manger à ceux qui ont faim et de consoler les  affligés?

La rigueur du froid s'accroissait d'une manière désolante, et pendant deux jours le rouge - gorge ne quitta point son trou couvert de lierre. Cependant la faim le contraignit d'aller chercher de quoi manger sur le houx qui était prés de la petite grille. Les feuilles armées de piquants étaient chargées de neige, et tout un côté de l'arbre paraissait dépouillé de ses branches. Était-ce un effet de l'imagination du rouge-gorge, ou bien l'arbre était-il réellement mutilé? Il sauta d'un blanc rameau à l'autre, et fut obligé de  reconnaître qu'on en avait coupé plusieurs.

Il regarda dessous, puis dessus, becqueta les feuilles et en fit tomber de petits flocons de neige,  mais nulle part, nulle part, il ne put trouver la moindre baie. Il s'envola tout inquiet, et aperçut au même moment un monceau de branches de houx et de laurier que l'on avait coupées et mises de côté pour orner l'intérieur de l'habitation. Il y trouva deux  ou trois baies, de jolies baies bien rouges et bien mûres, et semblables à celles qu'il avait becquetées tout dernièrement sur l'arbre même, et puis le jardinier vint tout enlever.

Le pauvre rouge-gorge le suivit, et ne le quitta qu'après  l'avoir vu entrer dans la maison avec sa  charge. Les portes inhospitalières se fermèrent contre le pauvre oiseau, sans que personne remarquât l'œil fixe et inquiet  de l'infortuné, qui  venait de voir disparaître sa dernière ressource.

 - J'ai mangé, je dois être reconnaissant, se dit-il d'un ton résolu en s'envolant de la maison pour retourner au houx sur lequel, depuis quelque temps, il avait reporté toutes ses espérances. Et du milieu des branches nues et complètement dépouillées, il fit entendre, comme par le passé, un cantique de joyeuse action de grâces pour ce qu'il venait encore de trouver.

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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 06:31

La semaine suivante, tandis que le rouge-gorge était dans une de ses humeurs les plus enjouées et qu'il chantait de tout son cœur, sans plus rien ressentir de ses anciennes inquiétudes, et rempli de reconnaissance pour ce qui lui était accordé chaque jour, la tortue vint le surprendre tout à coup en l'abordant.

A sa voix, il demeura interdit, craignant une autre réprimande de la part de sa vieille amie... Mais il se trompait. La tortue sortait d'un trou qu'elle avait creusé avec ses pattes d'une manière très industrieuse. Ce trou était dans un coin rempli de pierres qu'on y avait laissées depuis des années, et l'entrée en était presque fermée par une des plus grosses. Le vent avait apporté une quantité de feuilles sèches dans cette direction, et il en était entré beaucoup dans la demeure de la tortue, comme pour lui former tout exprès un lit bon et chaud.

Approche, petit oiseau, dit-elle du ton le plus amical

Le rouge-gorge obéit à l'instant.

- Ah! ne crains rien, je suis complètement satisfaite maintenant, Vois quelle jolie demeure je me suis faite ici sous terre. Regarde, regarde! As-tu jamais rien vu d'aussi confortable? Entre est-ce qu'il n'y a pas assez d'espace? 

Le rouge-gorge entra, et fut surpris de voir quelle spacieuse demeure son amie s'était creusée. Il convenait qu'il n'était guère possible d'en trouver une plus commode.

 - Qui n'aurait pas envie de se livrer au sommeil en voyant ce bon lit de feuilles? demanda la tortue, qu'en pensez-vous, mon petit ami? Mais il n'est pas nécessaire que vous parliez, je devine votre réponse dans vos yeux. Vous n'êtes pas d'avis de vous endormir. Bon, bon, nous avons chacun notre manière de vivre, et la vôtre est, après tout, une assez agréable folie, quand elle ne trouble pas le repos des autres. Vous ne m'importunerez plus cette année, car j'ai achevé de prendre toutes mes dispositions, et je serai bientôt plongée dans un sommeil si profond qu'il me sera impossible d'entendre vos chants. C'est un bon lit, pas si bon peut-être que les sables brûlants de mon pays natal,  mais la terre, même ici, est plus chaude à l'intérieur que ne peuvent se l'imaginer les gens qui n'en connaissent que la surface humide.

He bien, je vous ai appelé pour vous dire adieu, vous montrer ma demeure, et vous demander de vous souvenir de moi au printemps si, bien entendu, vous survivez aux terribles froids qui vont venir. Vous ne songez plus A ma mauvaise humeur de l'autre jour, n'est-ce pas? J'ai quelquefois un ton un peu aigre, et vous m'aviez dérangée dans mon sommeil, ce que personne ne peut supporter. Mais vous me pardonnez et vous n’y penserez plus, n'est-ce pas, petit oiseau?

Le bon petit rouge-gorge exprima ses sentiments affectueux de mille manières plus gracieuses les unes que les autres.

- Vous ne m'oublierez donc pas au printemps, ajouta la tortue, vous viendrez vous percher sur le laurier, et vous chanterez jusqu'à ce que je m'éveille, pas avant que le temps ne se soit adouci et que les plantes ne soient devenues plus succulentes, bien entendu, mais vous pourrez  venir alors quand il vous plaira. Et maintenant, adieu. Je sens quelque chose dans l'air qui nous annonce de la neige et de la gelée. Votre folie est une agréable folie, mais je souhaite qu'elle ne vous coûte pas cher. Adieu.

La vieille tortue Se hâta d'entrer dans son trou, dont l'ouverture ne tarda pas à être complètement bouchée par les feuilles que le vent poussait de ce côté.

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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 06:50

Lorsque le froid augmenta, il devint de plus en plus triste, non que par lui-même le froid fût réellement insupportable, mais il craignait de voir arriver des froids plus intenses qu'on lui avait prédits, et, tout en sautillant autour de la fontaine, sur le gazon où il ramassait des vers, il aurait volontiers laissé tomber une larme de son brillant œil noir, car il songeait qu'un jour viendrait peut-être où la terre serait si dure que les vers ne remonteraient plus à sa surface, et que son bec ne pourrait les atteindre.

Bref, si le petit rouge-gorge fût demeuré longtemps dans cette disposition d'esprit, le désir de s'endormir comme la tortue n'aurait certainement pas manqué de s'emparer de lui, et l'on n'eût plus entendu de chants, cette année-la, aux alentours de la maison de campagne.

Mais, s'ils sont quelquefois un peu hardis et impertinents, les rouges-gorges sont de courageux petits êtres, et, par une brillante matinée, notre ami eut la pensée d'aller consulter une vieille alouette qui fréquentait un bosquet éloigné. Il rencontra sur son chemin plusieurs de celles ci qui chantaient bien haut dans le ciel au-dessus des champs, de sorte qu'en arrivant prés du bosquet toutes ses inquiétudes s'effacèrent, et il se trouva de la plus belle humeur du monde. Et c'était fort heureux, car en approchant davantage il entendit la vieille alouette chanter d'une manière si plaintive que quiconque l'eût écoutée longtemps eût été pris du besoin de pleurer. Lorsqu'il la complimenta sur sa voix, elle parut peu sensible a ses louanges et lui confia que, bien qu'elle se crût obligée de chanter et de se montrer reconnaissante tant qu'un morceau de consolation lui restait, elle était loin d'être aussi heureuse qu'elle paraissait l'être, s'attendant chaque jour à mourir de faim.

- Car, disait-elle, lorsque la terre est couverte de neige, on ne peut guère espérer y trouver à manger un seul morceau de toute la journée.

- Mais je croyais qu'il y avait déjà plusieurs années que vous demeuriez ici, répondit le rouge-gorge, qui avait repris son enjouement et redevenait tout à fait raisonnable.

- Oui, sans doute, répondit l'alouette  avec un soupir.

- Cependant vous n'êtes pas morte de faim l'hiver dernier, remarqua le rouge-gorge.

- Il parait que non, dit l'alouette aussi gravement que possible et en soupirant de nouveau.

Les yeux du rouge-gorge pétillèrent de malice, car il avait un bon fond de gaieté, et il ne put s'empêcher de sourire en lui-même quand il entendit l'alouette convenir d'un ton solennel qu'elle était en vie.

- Vous n'êtes pas morte non plus l'hiver avant l'hiver dernier? demanda-t-il encore.

- Non, murmura l'alouette.

-Ni l'hiver avant celui-là? Continua l'impertinent rouge-gorge

- Mais non, certainement, puisque vous me voyez ici, répondit l'alouette avec impatience.

-Et bien, comment faisiez-vous lorsque la terre était couverte de neige et qu'il n'y avait pas de quoi manger?

- Je ne vous ai pas dit que pendant les hivers qui ont précédé celui-ci on manquât absolument de quoi manger, répondit l'alouette d'un ton de mauvaise humeur, car elle ne voulait pas être contrariée dans sa manière de penser. On trouvait bien toujours quelques petits brins de quelque chose, mais ce n'est pas une raison pour que cela arrive encore,  c'était un pur hasard.

 - Ah! ma vénérable amie, s'écria le rouge-gorge , pourquoi n'avez-vous pas confiance en la bonne chance qui vous a  favorisée déjà si souvent?

- Je ne suis pas sûre qu'elle vienne toujours à mon secours, murmura tristement l'alouette.

- Mais lorsque cette bonne chance vous amène une suite de jours pleins de miséricorde, pourquoi les assombrir tous par vos craintes pour l'avenir?

- Je pense que c'est une faiblesse, répondit l'alouette. J'aviserai à ce que je dois faire pour me trouver plus satisfaite à l'avenir. Vous êtes bien sage, petit oiseau, et votre sagesse vous rendra heureux pendant l'année tout entière.

Et l'alouette s'envola en décrivant plusieurs cercles et chantant vigoureusement. Il y avait bien encore un peu de mélancolie dans sa voix, mais cela pouvait tenir qu’à un reste d'habitude, car le chant était réellement plus franc et plus clair.

-Voila qui est mieux déjà, s'écria le rouge-gorge. Quant à moi, si jamais je me sens disposé à la tristesse, je  songerai à tout ce que vous venez de me raconter des hivers précédents, pendant lesquels vous rencontriez toujours quelque petite chose pour vous nourrir. Comme c'est consolant !

 - Et dire que j'ai contribué à consoler quelqu'un! dit l'alouette. Je dois donc essayer de me consoler moi-même.

- Oui, assurément! s'écria le rouge-gorge. A quoi bon donner des avis que vous ne suivriez pas vous même?

En disant ces mots, le rouge-gorge chanta un joyeux adieu, et retourna dans le jardin, où il avait trouvé pour passer l'hiver une demeure tout à fait confortable dans le creux du mur couvert de lierre.

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1 novembre 2009 7 01 /11 /novembre /2009 06:22

 

Mais bientôt, lorsque la bruine et le brouillard se furent dissipés et que le soleil eut paru sur l'horizon, et y demeura pendant plusieurs heures, le temps devint vraiment magnifique. La vieille tortue ne tarda pas à s'en apercevoir, et comme elle n'avait pas encore creusé un trou tout à fait à sa convenance, elle sortit du bosquet pour se promener aux chauds rayons qui venaient ainsi réjouir la nature.

Voilà une surprise bien agréable, remarqua-t-elle en elle-même. Mais je crains que ce beau temps ne dure pas. Cependant je n'irai pas me coucher encore.

Et elle se dirigea lentement du côté du potager, où elle avait l'habitude de se réchauffer au soleil prés du mur de briques, ce qu'elle n'avait, d’ailleurs,  pu faire que rarement pendant les petites chaleurs de l'été.

Pendant ce temps le petit rouge-gorge chantait de tout son cœur en haut d’une haie en bordure du jardin, sans crainte de n’importuner personne. C'était un joli petit coin avec une pelouse  au milieu et une fontaine dont, les eaux jouaient nuit et jour.

Cependant entre deux trilles il pensait à sa conversation avec la tortue et s'étonnait beaucoup en lui-même de toutes les choses tristes et étranges que la tortue lui avait dites.

- Quand on songe, se disait-il, qu'elle voulait se retirer dans un trou pour se livrer au sommeil, et que maintenant  le soleil inonde le bosquet et le jardin de ses rayons aussi doux que ceux du printemps!

S'il n'eût craint de passer pour indiscret, il serait certainement allé dire à la tortue combien cet endroit était  agréable et de quelle douce température on y jouissait, mais il n'osait s'y risquer.

Pourtant en réfléchissant un peu, il lui était impossible de ne pas s'apercevoir que lui seul chantait, et qu’on n'y rencontrait pas d'autre oiseau. Il n'avait pas oublié te temps où, tous les soirs, dans ce  petit endroit, le rossignol faisait entendre ses mélodies si variées; et, comme s'il en eût été frappé pour la première fois.

Il remarqua qu'effectivement, depuis plusieurs mois déjà, cette plaintive Philomèle avait interrompu ses chants, et qu'on ne savait même pas ce qu'elle était devenue.

Cette pensée le rendit tout rêveur et lui causa un peu d'inquiétude.

Il y avait aussi le merle. Que faisait-il? Pourquoi était-il silencieux? Fallait-il croire, ainsi que le prétendait la tortue, que tout le monde sage ne songeait qu’à s'abandonner au sommeil?

Le rouge-gorge commençait à se tourmenter sérieusement et à voltiger de côté et d'autre dans une grande agitation.

Enfin, rencontrant un merle, il le questionna à ce sujet et lui demanda pourquoi il avait cessé de chanter.

Le merle le regarda d'un air étonné.

- Qui est-ce qui chante pendant le triste automne et le plus triste hiver? demanda-t-il. Vraiment, je ne connais que vous d'assez hardi et d'assez étourdi pour cela.

Peut-être encore l'alouette, mais elle mène une vie si étrange, là-haut dans le ciel ou bien dans les endroits solitaires, que personne ne peut la prendre pour modèle.

J'avoue qu'il m'est impossible de comprendre que vous puissiez chanter comme vous le faites, dans une saison ou toute créature sensée doit avoir des craintes pour l'avenir. Il me semble qu'il faut attribuer une pareille disposition à une ignorance et à une légèreté dont vous n'avez pas encore eu l'occasion de vous corriger.

L’acceptation de tout ce qui nous arrive, répondit le rouge-gorge en agitant ses plumes comme il parlait. Je me réjouis du bienfait que chaque jour amène, et je ne désire jamais rien de plus. Vous, au contraire, qui craignez toujours pour l'avenir et vous souhaitez que le présent soit tout autre qu'il n'est, vous perdez tout ce qu'il pourrait vous procurer de jouissance. Vous trouvez que c'est sage ? Quant à moi, il me semble que c'est folie et ingratitude.

En disant ces mots, le rouge-gorge s'envola le plus vite qu'il put, car, pour dire la vérité, il sentait que sa dernière réflexion était un peu impertinente. Il était trop jeune pour donner ainsi des leçons à des personnes plus âgées que lui. Mais le rouge-gorge est d'un caractère assez vif.  Il faut avouer aussi qu'il avait été insulté,  mais quand on a la raison de son côté, pourquoi se montrer impertinent et agiter ses plumes avec colère?

Le rouge-gorge croyait de bonne foi avoir raison. Mais qu'il est donc difficile de résister à de malignes insinuations, même lorsque nous les reconnaissons pour telles et que nous voudrions nous en détourner!

Ce qu'il y'a de certain, c'est que notre pauvre petit ami perdait un peu courage à mesure que l'hiver avançait.

Il chantait bien encore tous les jours, il est vrai, et aurait défendu ses opinions contre quiconque eût voulu les combattre, mais il était évidemment troublé, et pensait beaucoup trop, pour conserver la paix de l'esprit, à tout ce que la tortue et le merle lui avaient dit.

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