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Les Blogs Que Je Suis

3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 06:31

La semaine suivante, tandis que le rouge-gorge était dans une de ses humeurs les plus enjouées et qu'il chantait de tout son cœur, sans plus rien ressentir de ses anciennes inquiétudes, et rempli de reconnaissance pour ce qui lui était accordé chaque jour, la tortue vint le surprendre tout à coup en l'abordant.

A sa voix, il demeura interdit, craignant une autre réprimande de la part de sa vieille amie... Mais il se trompait. La tortue sortait d'un trou qu'elle avait creusé avec ses pattes d'une manière très industrieuse. Ce trou était dans un coin rempli de pierres qu'on y avait laissées depuis des années, et l'entrée en était presque fermée par une des plus grosses. Le vent avait apporté une quantité de feuilles sèches dans cette direction, et il en était entré beaucoup dans la demeure de la tortue, comme pour lui former tout exprès un lit bon et chaud.

Approche, petit oiseau, dit-elle du ton le plus amical

Le rouge-gorge obéit à l'instant.

- Ah! ne crains rien, je suis complètement satisfaite maintenant, Vois quelle jolie demeure je me suis faite ici sous terre. Regarde, regarde! As-tu jamais rien vu d'aussi confortable? Entre est-ce qu'il n'y a pas assez d'espace? 

Le rouge-gorge entra, et fut surpris de voir quelle spacieuse demeure son amie s'était creusée. Il convenait qu'il n'était guère possible d'en trouver une plus commode.

 - Qui n'aurait pas envie de se livrer au sommeil en voyant ce bon lit de feuilles? demanda la tortue, qu'en pensez-vous, mon petit ami? Mais il n'est pas nécessaire que vous parliez, je devine votre réponse dans vos yeux. Vous n'êtes pas d'avis de vous endormir. Bon, bon, nous avons chacun notre manière de vivre, et la vôtre est, après tout, une assez agréable folie, quand elle ne trouble pas le repos des autres. Vous ne m'importunerez plus cette année, car j'ai achevé de prendre toutes mes dispositions, et je serai bientôt plongée dans un sommeil si profond qu'il me sera impossible d'entendre vos chants. C'est un bon lit, pas si bon peut-être que les sables brûlants de mon pays natal,  mais la terre, même ici, est plus chaude à l'intérieur que ne peuvent se l'imaginer les gens qui n'en connaissent que la surface humide.

He bien, je vous ai appelé pour vous dire adieu, vous montrer ma demeure, et vous demander de vous souvenir de moi au printemps si, bien entendu, vous survivez aux terribles froids qui vont venir. Vous ne songez plus A ma mauvaise humeur de l'autre jour, n'est-ce pas? J'ai quelquefois un ton un peu aigre, et vous m'aviez dérangée dans mon sommeil, ce que personne ne peut supporter. Mais vous me pardonnez et vous n’y penserez plus, n'est-ce pas, petit oiseau?

Le bon petit rouge-gorge exprima ses sentiments affectueux de mille manières plus gracieuses les unes que les autres.

- Vous ne m'oublierez donc pas au printemps, ajouta la tortue, vous viendrez vous percher sur le laurier, et vous chanterez jusqu'à ce que je m'éveille, pas avant que le temps ne se soit adouci et que les plantes ne soient devenues plus succulentes, bien entendu, mais vous pourrez  venir alors quand il vous plaira. Et maintenant, adieu. Je sens quelque chose dans l'air qui nous annonce de la neige et de la gelée. Votre folie est une agréable folie, mais je souhaite qu'elle ne vous coûte pas cher. Adieu.

La vieille tortue Se hâta d'entrer dans son trou, dont l'ouverture ne tarda pas à être complètement bouchée par les feuilles que le vent poussait de ce côté.

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