Elle est pourtant simple cette question. Pourquoi se la poser ?
Dans le cœur et les pensées de l’Europe, la réponse ne fait aucun doute. Son histoire, sa société prééminente, son aura et la diffusion de sa culture au niveau mondial ne laissent pas le moindre doute.
La civilisation européenne a éclairé le monde de ses valeurs et de sa philosophie. Ses révolutions culturelles et industrielles ont contribué à faire avancer la planète et à créer des richesses telles qu’elle a entrainé les autres parties de ce petit village qu’est le monde derrière elle et qu’elle a contribué à le rendre meilleur.
Il suffit d’ailleurs, pour s’en persuader de suivre des livres d’histoire. Le monde de la pensée a commencé avec la Grèce Antique. Avant, il n’y a avait rien. C’est d’ailleurs ce que l’on enseigne aujourd’hui aux enfants. Les Grecs, inventeurs de la démocratie, culture flamboyante de la pensée et des arts sont le berceau de la civilisation. Cela est si vrai qu’ils luttèrent contre les barbares, les perses, par exemple, pour maintenir ce haut niveau culturel.
Il faut absolument en être persuadée, Wangxia, la pensée commença avec les Grecs, Platon, Aristote et tous les autres.
Il est vrai que pendant ce temps, la civilisation Arabe se développait dans son coin de monde. Etrangement, elle se fondait sur des villes unies, commerçant entre elles et recherchant bien davantage les relations consuméristes que la guerre improductive. L’Islam permettait le commerce et voir même l’encourageait.
Les Grecs, quant à eux, faisaient la guerre, en villes désunies, se bravant en permanence l’une l’autre. Il est vrai qu’ils repoussèrent les perses, d’autres grecs, non, pardon, des barbares.
Et c’est là que tout commença, les Grecs, contre les barbares, l’Europe contre le reste du Monde. Le mal, on sait bien où il est. L’élévation de la pensée est bien Européenne. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que cette pensée influença tant le monde, lui montra le chemin à suivre.
Car, pour montrer le chemin, cette pensée, ce monopole parfait le montra. On peut même avancer qu’elle traça la route et emmena l’ensemble des « barbares » avec elle, qu’ils le veuillent ou non, car, elle avait raison.
La pensée de l’Europe eut cette merveilleuse faculté de comprendre avant tout le monde qu’elle avait raison envers et contre tous. Il lui était évident que ses valeurs, son mode de vie étaient les seuls valables, les seuls civilisés, il fallait donc absolument les exporter. Cela allait dans le sens du bien, tout ce qui n’était pas conforme, était barbare.
Cette certitude ne fut jamais ébranlée. Ainsi, il est évident que les révolutions industrielles européennes firent avancer la planète. Bien entendu, la première révolution industrielle date du XI° siècle en Chine, et ses apports technologiques ont largement permis le développement Britannique fulgurant, mais c’est un détail puisqu’ensuite l’empire fut de toute façon Européen. Encore une fois, les civilisés l’emportaient sur les barbares.
En réalité l’Europe, et sa pensée, ses grands penseurs furent la lumière du monde. Ne parle-t-on pas d’ailleurs du siècle des lumières qui, face à l’obscurantisme religieux, renoua avec l’amour et le développement des sciences et la mise à la portée des connaissances à tous et toutes, comme le faisaient les Grecs ?
Aujourd’hui encore, c’est cet héritage qu’il faut défendre, ce siècle des lumières, cette pensée des lumières qui est la seule qui éclaire le monde. Comment penser qu’une autre pourrait même exister dans le temps, perdurer.
Oui, il est facile de savoir où sont les barbares, et l’Européen « de souche » doit lutter et éradiquer la barbarie, c’est sa mission.
Oui, la belle pensée des lumières qui voyait un absolutisme de l’humanité. Ce courant fabuleux qui ne jurait que par le respect des valeurs universelles égales pour tous, quelle que soit sa culture, sa religion. Cette pensée éclairante qui ne voyait dans le conservatisme « Euro centriste » qu’un mensonge destiné à imposer la pensée supérieure ou supposée comme telle.
Cette pensée des lumières qui savait que sa propre culture n’était pas nécessairement supérieure aux autres, mais aussi que toutes les cultures, les civilisations ne se valent pas. L’opposé absolu de l’obscurantisme doit prévaloir, ainsi parle l’Europe ou sa fille Etats-Uniennes. La science, le vrai besoin de savoir qui doit se nourrir de toutes les cultures, de tous les savoirs, de toutes les civilisations pour être encore meilleure.
Mais, attention, à l’école, le berceau est grec, bien Européen, surtout pas Arabe ou Asiatique, en aucun cas, c’est indéniable.
C’est surtout indispensable.
Le bien contre le mal, les penseurs contre les barbares.
D’ailleurs, en lisant les penseurs, je sais maintenant qui sont les barbares. Les barbares sont « ceux qui croient qu’une population ou un être ne fait pas pleinement partie de l’humanité et qu’ils méritent des traitements qu’ils refuseraient de s’appliquer à eux-mêmes ».
C’est étrange, comme cette pensée, cette lumière Européenne me fait tourner en rond.
Aujourd’hui, 5 février 2010, en lisant cela, en lisant les livres d’histoire, en lisant les journaux, en regardant la télévision, je me pose toujours cette question : où sont les barbares ?
C’est terrible, je n’arrive pas à simplifier cette question, non vraiment, je n’y arrive pas, mais sans doute suis-je moi-même une barbare…